Bienvenu sur le blog de Mathieu ONUKI

Ce blog est consacré à ma recherche artistique,
je souhaite à travers celui ci partager des réflexions et vous présenter le cheminement de mes travaux.

dimanche 7 novembre 2010

mercredi 6 octobre 2010

43 secondes





Cet homme disparu, effacé et présent, ce souvenir d’homme, poudre d’être dispersée, cette sentinelle veille en effet au-delà du temps qui l’a soufflée: à elle seule et comme un absolu de la trace, elle n’est pas tel ou tel individu anonyme: elle est l’ espèce entière. Ce qu’elle présente, c’est d’un seul tenant la possibilité qu’il y ait des individus et la possibilité que tous disparaissent.

Jean Christophe Bailly,

L’ instant et son ombre




A la 43 ème seconde soixante quinze mille vies disparurent instantanément

mardi 28 septembre 2010

lundi 27 septembre 2010

Suite/Danse dans le néant



Les corps sont soumis à une extrême chaleur, la peau tombe et l'Homme se retrouve en état de chair et d'os.


Katsuji Yoshida : «On était tous sévèrement brûlés. La peau de nos mains et de nos pieds avait fondu. Et sur nos doigts le peau pendouillait comme un petit rideau, je l’ai arrachée, je n’avais pas mal, je n’ai même pas pensé à pleurer .»


Etsuko Nagamo : « Sur le pont, il y avait un cheval carbonisé. Il était mort debout, sur ses quatre pattes. On ne comprenait pas ce qu’il se passait. De l’autre coté du pont le quartier était une mer de flammes. Il y avait là un immeuble dont les structures en béton armé étaient complètement tordues. Des cadavres étaient répandus partout au sol et des gens étaient déjà réduits à leurs ossements, des gens carbonisés, des gens démembrés, dont la tête avait été séparées du corps. Les gens marchaient d’un pas hésitant, leur peau déchirée par les brûlures, qui pendaient au bout de leur doigts. Certain avaient perdu un oeil qui avait jailli hors de l’orbite, et chose étrange ils ne portaient pas de souliers, ils nous suppliaient de les aider et de leur donner à boire. On a jeté un coup d’oeil sur le fleuve Urakami, on y a vu un enchevêtrement de cadavres.


Danse dans le néant

Inspiré par le Buto j'ai réalisé une série de planches de recherches associant cette danse à l'événement apocalyptique de la Bombe atomique. Dans la destruction totale et la souffrance absolue l'Homme se libère de son conditionnement humain, il se laisse emporter par son instinct animal. Ce degrés Zéro me semble être l'origine du Buto et il est pas étonnant que cette danse soit apparue dans cet époque. Il représente la folie de nos sociétés contemporaines et la fraction entre l'Homme et la nature. Cette problématique sera plus approfondie dans de futur travaux traitant de l'évolution du Japon .


vendredi 24 septembre 2010

ref Butô


Un lien s’est construit naturellement entre ma recherche et une forme d’expression qui fut celle du Butô. Le Butô est né à la fin des années 50 avec Tatsumi HIJIKATA et Kazuo ONO. Suite à la Guerre, le Japon détruit va emprunter de nouvelles références et inspirations pour combler ce vide qui s’est créé avec l’effondrement des croyances et de l’esprit nationaliste japonais. HIJIKATA a su lier et mélanger différentes cultures et expressions artistiques pour cette nouvelle forme. Ce geste fut au départ une réaction à une tradition sclérosante des arts vivants japonais. Le Butô s’inspire de toutes les cultures et il est totalement libre dans sa forme, chaque danseur se créée sa propre forme et recherche. Ce qui m’intéresse particulièrement est la mixité des cultures que l’on peut y trouver mais en même temps un rejet de toute forme de code, ce qui mène vers une certaine animosité de l’Homme. Il cherche à se libérer des conditionnements pour laisser son corps s’exprimer. Cette danse demande beaucoup de concentration et se rapproche d’une forme de méditation. Le danseur doit sortir de son corps, incorporer d’autres formes de vies (végétal, animal). Il peut aussi s’apparenter au chamanisme.


Voici quelques liens :

Hijikata Tatsumi


INFOS


VIDEO

Ono Kazuo

Sankai Juku


INFOS

VIDEO


Autres
VIDEOS



jeudi 23 septembre 2010

Ref Artistes


Les artistes contemporains japonais traitant de la bombe atomique sont peu nombreux. Les images les plus connues sont les photographies prises sur le terrain par Yosuke YAMAHATA, Yoshito MATSUSHIGE, Satsuo NAKATA, Eiichi MATSUMOTO.




Par la suite d’autres photographes ont capturé des images des traces laissées sur les corps et les objets. Shomei TOMATSU est l’un des plus célèbre, il a réalisé une image d’une montre arrêtée à 11h02 ou des portraits de victimes avec leurs corps brûlés.





Parmi les artistes peintres il y a le couple Maruki IRI et Toshiko qui ont réalisé quinze panneaux de 7m50 de long entre 1949 et 1980. Ces tableaux montrent des scènes des souffrances atroces des victimes.




Yokoo TADANORI à également réalisé quelques affiches inspirées du bombardement. Autrement, la crainte de la bombe atomique a poussé certain artistes à réaliser des sculptures empreintes d’une catastrophe nucléaire mêlant une esthétique organique électronique (Kudo TETSUMI) ou des sculptures qui représentent des combinaisons hightech pour survivre à une nouvelle bombe atomique (Kenji YANOBE).